Le lac de Pannecière est un lac artificiel situé sur le cours de l'Yonne (à 30 km de sa source) et à sa confluence avec l'Houssière. Le lac et son barrage ont été construits entre 1937 et 1949 pour protéger la ville de Paris des inondations, comme celle de 1910. Il est le plus grand et l'un des plus récents grands lacs du Morvan. Rappelons qu’avant la construction du dit barrage, le canal du Nivernais était approvisionné, dés 1843, par les eaux des barrages de Vaux et Baye, et par la rigole d’Yonne, via une prise d’eau directe en rivière. La création du barrage de Pannecière en 1949 a sécurisé l’alimentation du canal, qui s’effectue désormais presque exclusivement par ses eaux.
Mis à sec en novembre 2011, l'ouvrage a été restauré pendant 17 mois. Son étanchéité et les pieds de ses voûtes ont été renforcés. 23 000 000 d’euros y ont été investis, pour les 50 ans à venir. La remise en eau a commencé le 11 mars 2013, et les 520 hectares ont été de nouveau noyés sous 80 millions de m3 d'eau. Le remplissage s'est fait progressivement, sous surveillance électronique. Le barrage est en effet bardé de 379 capteurs pour contrôler la manière dont il réagit à cette mise en charge. La sécurité des populations (18 000 habitations en aval) étant évidemment au cœur des préoccupations de l'Établissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs qui gère le site. En cas de rupture brutale du barrage, la lame d’eau irait jusqu’à Joigny !
On peut noter l’engouement du public pour ces travaux gigantesques. La fréquentation du lac de Pannecière a été dopée pendant ces 17 mois. Certains week-end, un millier de visiteurs venaient observer l'avancement des travaux, ou découvrir les ruines enfouies.
En effet, la vidange a fait réapparaître dix petits ponts, des arbres pétrifiés par le temps, et soixante-quatorze maisons éboulées (les villages de Pélus et Blaisy furent engloutis lors de la mise en eau). Un moment unique dont il fallait profiter, la prochaine vidange pourrait n'avoir lieu que dans vingt ans !
(L. R.)